Fallout [Saison 1]
Microsoft et Sony sont deux grands rivaux sur le marché des consoles, je ne vous apprends rien mais s'ils le devenaient aussi sur celui des séries tv ? La firme de Redmond avait ouvert le bal avec Halo sur Paramount + (dont la 2ème saison vient d’être diffusée, une critique de la 1ère est à lire ici). Sony a répliqué avec The Last of Us sur HBO (dans le Pass Warner de Prime Video pour nous autres, français). On sait que la firme japonaise a dans ses tiroirs 2 autres projets : une série God of War sur Prime Video et une série Horizon sur Netflix. Et aujourd’hui, c’est de nouveau au tour de Microsoft de dégainer un projet tiré d’une licence de jeu vidéo. Plus précisément, c’est au tour de Bethesda. Réputé pour ses RPG The Elder Scrolls, ayant beaucoup fait parler avec le récent Starfield, le studio est également responsable de la licence Fallout depuis le 3ème opus, sujet qui nous intéresse pour cette critique.
C’est sur Prime Video qu’il faudra se rendre pour découvrir la première saison de la série Fallout inspirée des jeux du même nom. Derrière, du beau monde puisque l’on peut y retrouver entre autres Jonathan Nolan et Lisa Joy à la production (un duo à qui l’on doit l'excellente série Westworld). On notera également la présence de Wayne Yip à la réalisation (qui a travaillé sur Doctor Who, Preacher, Into the Badlands, Les Anneaux de Pouvoir) ou encore du talentueux Ramin Djawadi pour les musiques (Game of Thrones, c’est lui). De quoi être impatient ? Assurément. Alors prenez quelques doses de Rad-X, nous partons arpenter les terres désolées de Fallout.
Fallout, ton univers impitoyable
L’avantage d’adapter Fallout, si on veut comparer ça à un The Last of Us par exemple, c’est que les jeux Bethesda sont de grands bac à sable livrés avec un univers riche et au sein duquel on peut faire exactement ce que l’on veut. Ici pas de héros prédéfinis, par de trame narrative ultra détaillée et linéaire et un seul mot d’ordre : la liberté. Evidemment, ce qui est valable pour les jeux le devient également pour la série. Cette dernière reprend donc l’univers de la licence culte, ses lieux, ses factions, son ambiance mais raconte une histoire totalement inédite en termes d'événements et de personnages. Un peu comme si les créateurs se retrouvaient avec une grande boîte de Lego pour jouer librement.
Mais d’abord, un peu de contexte. L’univers de Fallout est une uchronie rétrofuturiste. Son côté SF, ses technologies et son look sont fortement inspirés des USA des années 50, période guerre froide/équilibre de la terreur. La Terre a été ravagée par une guerre nucléaire qui a tout dévasté, ne laissant que des ruines de ce qu’était l’humanité et donnant naissance à un nouveau monde impitoyable, contaminé par les radiations et au sein duquel des créatures mutantes ont même fait leur apparition.
Cette saison 1 va nous raconter les aventures de 4 personnages bien distincts dont les destins sont pourtant liés. En premier lieu, nous avons Lucy. Une jeune femme à la sympathie communicative et à la naiveté touchante. Elle vit au cœur d’un vault, un gigantesque abri anti-atomique construit afin de permettre à des hommes et femmes de survivre sous terre en attendant de pouvoir repeupler le monde extérieur une fois le moment venu. Sa vie va basculer le jour ou un groupe de pillards issu de la surface va arriver à s’introduire dans le vault et kidnapper son père. Sans hésiter, Lucy va plonger dans l’inconnu en quittant l'abri pour aller sauver son paternel. Ensuite il y a Norm, le frère de Lucy. Issu du même vault, ce dernier va rester dans l'abri. Intrigué par les événements qui viennent de se dérouler, il va chercher à savoir comment des gens de la surface ont pu s’introduire chez eux, ce qui le conduira à faire des découvertes stupéfiantes sur la gestion des différents vaults et sur la société qui se cache derrière ces derniers.
En surface, nous suivrons également Maximus, membre de la confréries de l’acier, un groupe quasi religieux qui a pour but de récupérer les technologies utilisées pour la guerre (dont les fameuses armures de combat métalliques qui font leur renommée) afin d’en limiter l’usage et de pacifier le wasteland (nom que l’on donne au nouveau monde détruit). Tête de turc, Maximus devient écuyer, c'est-à-dire l’assistant d’un chevalier (terme qui désigne un porteur d’armure). Parti pour récupérer un individu recherché, la mission de Maximus et du chevalier Titus va vite tourner au fiasco. Le jeune homme ne voulant pas rentrer les mains vides, il décide de tenter de mener à bien sa mission malgré les imprévus. Et enfin, nous avons la goule. Clairement LE personnage le plus marquant de la série. Campé par le toujours impeccable Walton Goggins (The Shield, Justified, Sons of Anarchy), la goule est une sorte de mercenaire très réputé. Devenu une monstruosité à cause des radiations, il parcourt le wasteland en ayant toujours un doigt sur la gâchette. Badass, le personnage possède également un passé aussi intriguant que tragique.
A chaque épisode, nous allons suivre leur péripéties et avoir la surprise de voir certains d’entre eux se croiser et interagir. Une galerie de personnages principaux des plus réussies donc. Pour autant, les rôles plus secondaires ne sont pas en reste avec notamment Kyle MacLachlan (l’inoubliable agent Cooper de Twin Peaks) dans le rôle du père de Lucy.
Et pour servir de terrain de jeu à cette joyeuse bande, l’univers des jeux. Et là aussi, le résultat est à la hauteur. On retrouve bien l’ambiance des Fallout avec son monde sans foi ni loi ou des héros malgré eux croisent des énergumènes complètement déjantées ou des salopards de la pire espèce. Le ton est à la fois drôle, décalé et oppressant. On retrouve totalement ce qui fait le charme des jeux, à savoir la survie dans un monde hostile où il faut naviguer entre différentes factions en tentant de préserver ou non un semblant d’humanité.
Visuellement la série est très réussie. Le wasteland est crédible, on a vraiment l’impression de parcourir une terre désolée et en ruine. La reconstitution des vault est juste parfaite. Les costumes ainsi que les décors sont très convaincants. Tout comme les effets spéciaux. Que ce soit pour le rendu des armures métalliques de la confréries de l’acier, le rendu du visage de la goule ou les décors en CGI, c’est la plupart du temps un sans faute. Seuls quelques rares plans viendront un peu gâcher la fête. Quelques clichés dans l’écriture sont également présents mais sans que ça vienne gâcher la qualité de l’ensemble.
On retiendra tout particulièrement l’intro du premier épisode qui est absolument parfaite et visuellement très impactante.
A noter, mais personne n’en doutait, Ramin Djawadi nous livre une nouvelle fois une bande son mémorable avec des thèmes qui reste en tête immédiatement.
Post publié par Damzé le 02/09/2024 10:59
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