Ghostrunner II [Xbox Series X]
A sa sortie en 2020, Ghostrunner avait été une belle surprise. Trois ans plus tard, les développeurs du studio One More Level remettent le couvert pour une suite qui va devoir naviguer dans la mer déchaînée des grosses sorties de cette fin d’année 2023. Ont-ils réussi l’exploit de proposer une suite de qualité ? Réponse avec cet avis basé sur une version numérique reçue de l’éditeur.
Cyber Ninja Simulator
Le pays va mal, le peuple est étouffé pendant que la caste des puissants bafoue ses droits, l’inflation ne cesse d’augmenter et la pauvreté est en hausse comme jamais. Et là, je ne vous parle que de la France en ce moment, pas de l’univers mi-cyberpunk, mi-post-apo de Ghostrunner 2. Pour les personnes qui vivent dans ce dernier c’est pire puisque, après une catastrophe ayant éradiqué la majeure partie de l’humanité, les survivants se retrouvent à devoir vivre dans une gigantesque tour nommée Dharma. Bon, ils peuvent quand même se consoler, au moins ils n’ont pas Bruno Le Maire comme ministre de l’économie.
Au sein de cet univers sombre et immersif, Ghostrunner 2 va vous mettre dans la peau d’un… Ghostrunner, logique. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Nous parlons ici d’une sorte de super cyborg augmenté grâce à la technologie et qui se bat uniquement à l’aide d’un sabre. Jack, le héros du premier jeu, reste le protagoniste dans cette suite. Et qui dit Ghostrunner, dit capacités hors normes. Le personnage peut glisser très rapidement sur le sol, courir sur les murs, utiliser un grappin et possède un dash multidirectionnel qui peut même ralentir le temps pendant quelques secondes. Et là, on ne parle que des déplacements car pour les combats, en plus de son épée, Jack pourra compter sur diverses compétences telles que la parade, le lancer de shuriken ou encore la possibilité d’envoyer une onde de choc. A l’arrivée, tous ces ingrédients donnent un cocktail détonnant en termes de gameplay.
Cyber ninja simulator, le jeu aurait pu s’appeler ainsi. Manette dans les mains, c’est nerveux, jouissif, addictif. Si les débuts sont difficiles, le temps de se faire aux commandes, les niveaux se transforment peu à peu en cour de récréation pour laisser le joueur libre de ses chorégraphies. Courir sur un mur, sauter en ralentissant le temps, balancer un shuriken pour paralyser un adversaire, utiliser le grappin pour s’approcher à la vitesse de l’éclair et l’occire d’un coup d’épée bien placé. Ce n’est qu’un petit exemple de ce que le joueur pourra effectuer niveau action. De véritables balais mortels qu’il faudra perpétrer à outrance car si vous allez beaucoup trancher, vous allez aussi surtout beaucoup mourir.
Dans Ghostrunner 2, que ce soit pour les ennemis (hors boss, nous y reviendrons) ou pour le joueur, un seul coup suffit pour passer l’arme à gauche. Dis comme ça, ça pourrait paraître frustrant surtout que, sans être aussi raide qu’un Sekiro niveau difficulté, le jeu propose un bon petit challenge et pourtant ce n’est pas le cas grâce à une recette bien rodée. Les checkpoints sont nombreux et bien placés et, une fois mort, une simple pression de touche vous ramène dans l’action en une fraction de seconde. Du coup, il y a absolument zéro temps morts. Et quand on parle de recette bien rodée, ça ne concerne pas que la difficulté.
Reprenant tout ce qui a fait le succès du premier jeu, cette suite propose toujours le même mélange extrêmement réussi entre passages basés sur les combats et passages basés sur le parkour. Parfois nul besoin d’épée, il faudra virevolter entre les différents éléments de décor un peu à la manière d’un Mirror’s Edge survitaminé. Le personnage débloquant au fur à mesure de sa progression de nouvelles habilités, ces dernières se retrouvent intelligemment et progressivement intégrées au level design des différents niveaux et obligent le joueur à les utiliser et très souvent à les combiner. Le cyberespace, lieu entièrement virtuel, est lui aussi toujours de la partie quand il faut simuler des phases de piratage. Tout comme les excellents combats de boss qui prennent à chaque fois une forme particulière. Parfois il faudra apprendre les patterns par cœur pour les contrer car, contrairement au joueur, certains boss ont une barre de vie. Parfois il faudra exécuter certaines actions comme une épreuve de parkour particulièrement corsée au lieu d’un affrontement classique.
Du coup, c’est la même chose ?
Non… Enfin oui, un peu mais cette suite n’est clairement pas fainéante. Si elle reprend tous les bons points du premier jeu, elle n'en oublie pas pour autant de s’améliorer et de proposer de la nouveauté. La narration est mieux développée même si, soyons honnêtes, ce n’est pas le point fort du jeu. Le scénario se suit (il y a un court résumé de celui du premier jeu dispo), l’univers est plus développé et toujours aussi accrocheur mais c’est clairement le gameplay qui reste au cœur de l’expérience.
Là où le premier opus cantonnait le joueur à la Dharma Tower et à son ambiance cyberpunk très réussie (notamment grâce à une DA très inspirée), Ghostrunner 2 vous permettra d’en sortir afin de vous frotter au monde extérieur, enfin plutôt à ses ruines, en proposant quelques niveaux plus ouverts. Alors attention, pas d’open world ici mais un agréable bol d’air frais saveur post-apo. Une partie en extérieur qui permettra entre autres d’utiliser l’une des grosses nouveautés : la moto. Avec sa conduite ultra arcade, chaque virée au guidon du bolide procurera autant d’adrénaline que le reste du jeu avec des passages de parkour motorisé vraiment fun.
Dans les dernières heures de jeu, ce sera au tour d’une autre nouveauté d’être dévoilée : la wing suit. Celle-ci donnera lieu à certains niveaux vraiment excellents à parcourir manette dans les mains main grâce à un level design bien pensé pour l’exploiter. Un level design qui est clairement l’un des plus gros points forts du titre.
A l’arrivée, ce ne sont pas loin de huit à dix heures de plaisir qui vous tendent les bras en fonction de votre façon de jouer. Il faut savoir que des collectibles sont disséminés un peu partout, tout comme des ressources nécessaires pour améliorer votre carte mère afin de pouvoir équiper votre personnage avec plus de compétences, ce qui pousse à explorer un minimum chaque recoin. Mais une fois le jeu terminé une première fois, les joueurs les plus perfectionnistes voudront sans doute se refrotter aux différents niveaux afin de les terminer plus rapidement et en mourant le moins de fois possible, voire pas du tout pour les plus téméraires. De plus, Ghostrunner 2 saura plaire aux amateurs de concours de e-penis puisqu’il vous permettra de comparer vos performances (temps pour finir + nombre de morts) à celles de vos amis afin que vous puissiez gentiment vous la péter. Gardez quand même en tête que ce n’est pas la longueur qui compte, c’est le plaisir. On parle du temps mis à terminer un niveau concernant la longueur...
Du coup, tout ça sent très bon. Aucun défaut en vue ? Eh bien si. Comme précisé plus haut, la narration n’est pas le point fort du titre. Ensuite, si la DA est très réussie, il faut bien avouer que Ghostrunner 2, sans être laid, ne propose pas non plus un aspect visuel incroyable. C’est plutôt propre mais ça ne décrochera clairement pas des mâchoires. Niveau bug, rien de méchant à l’horizon à part un ennemi ou deux qui peuvent parfois se bloquer un peu dans le décor. On a eu droit à trois retours à l’écran d’accueil Xbox en plus de dix heures de jeu dont deux dans le même niveau et un après un quick resume. Pas de quoi s’alarmer vu le système de sauvegarde efficace mais c’est présent. Tout comme quelques baisses de framerate qui se sont comptées sur les doigts de la main. A voir si un patch day one corrigera ces quelques imperfections…
Post publié par Damzé le 15/03/2024 12:22
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