Zone Dubitative

Assassin's Creed Valhalla - La colère des druides [Xbox Series X]

Sorti fin 2020, AC Valhalla est le dernier épisode en date de la licence phare d’Ubisoft. Une excursion plutôt réussie chez les vikings (le test est à lire ici) qu’Ubisoft a, comme à son habitude, enrichie avec un Season Pass. Premier DLC issu de ce dernier, La Colère des Druides nous propose d’aller faire un tour du côté de l’Irlande afin d’y aider un cousin d’Eivor devenu roi de Dublin. Durée de vie, contenu, nouveautés, voyons si les nouvelles aventures d’Eivor valent la peine que vous sortiez votre CB...

 

Un contenu assez solide mais déjà-vu

Exit l’Angleterre donc et bonjour l’Irlande. En voyant le DLC proposer un tout nouveau territoire, nous étions en droit de nous attendre à un vent de fraîcheur et de nouveauté. Dans les faits, ce n’est malheureusement pas vraiment le cas. Premier point un peu fâcheux, niveau dépaysement, l’Irlande ne change pas énormément de l’Angleterre. Bien sûr quelques lieux atypiques et vraiment splendides cassent agréablement la routine mais sur son intégralité, le nouveau territoire accessible ressemble pas mal à ce que le joueur qui a poncé le jeu de base connait déjà. On notera quand même un effort appréciable sur Dublin, grande ville principale du DLC, qui va servir de hub et se substituer à la colonie de Ravensthorpe.

Ensuite dans sa structure, cette colère des druides se veut également très similaire à ce que propose le jeu de base. Que ce soit dans la quête principale ou dans les activités annexes, on reste en terrain connu. Prise de places fortes, nettoyage de camps, points de vue à dénicher pour afficher la map, cairns, collecte de richesses… presque tout est là. Quelques nouveautés font leur apparition comme les épreuves de Morrigan mais elles s’apparentent plus à un relooking d’épreuves du jeu de base avec de nouveaux adversaires qu’autre chose. Concrètement la seule vraie grosse nouveauté de ce DLC s’avère être la gestion des comptoirs commerciaux. Disséminés sur la map, ces derniers vous permettront (une fois conquis) de pouvoir faire acheminer certaines ressources jusqu’à Dublin. Des ressources qui, accumulées en quantité suffisante, vous permettront d’acheter tout un tas de choses allant du morceau de sets d’armure en passant par des tatouages ou encore des éléments de personnalisation pour votre navire. A chaque nouvelle transaction, une jauge augmentera et la renommée commerciale de Dublin avec. A chaque nouveau niveau (au nombre de cinq), de nouveaux éléments seront disponibles et l’apparence du marché de Dublin évoluera un peu.

Un nouvel aspect au départ assez sympathique mais qui trouve malheureusement vite ses limites. Une fois tous les comptoirs acquis, les ressources s’accumulent très vite et les joueurs qui ont tendance à écumer la map auront vite fait de faire monter la renommée de Dublin au niveau maximal et de terminer toutes les transactions disponibles. Une fois arrivé à ce point, l’intérêt des comptoirs frôle alors le néant. Le joueur pourra bien y gagner quelques pièces pour remplir sa bourse mais par petite quantité, ce qui transformera cet aspect du jeu en quelque chose de fastidieux et assez inutile. Dommage. De même, hormis le changement visuel, faire monter la renommée de Dublin ne change pas grand-chose en termes d’impact sur le déroulé de l’histoire. Reste alors la quête principale. Si cette dernière s’éloigne un peu des sentiers battus issus du jeu de base, le résultat final reste mitigé. Il y est toujours question de territoires fracturés qu’il faut unir mais la promesse de changement qui tenait en un mot, à savoir druide, n’est pas vraiment tenue.

Alors qu’on pensait retrouver ces personnages phares de la société celtique au centre des débats, ils brillent surtout par leur absence tout au long du DLC et restent cantonnés au simple rôle d’adversaires un peu abstraits. Avec presque aucun représentant marquant présent en tant que personnage principal de l’histoire, on en apprend finalement peu sur qui ils sont et ce qu’ils sont, leurs motivations, etc. On comprend juste qu’il y a plusieurs courants dont un qui refuse que Flann, le grand roi d’Irlande que le joueur doit aider, étende son emprise et celle du catholicisme sur tout le pays. Bref, si la quête principale reste agréable à suivre, il y a de quoi rester un peu sur sa faim tout de même tant tout ce qui est lié aux druides semble peu développé à l’arrivée. Et c’est bien dommage car en tant qu’ennemis, que ce soit au niveau du challenge, du look ou de l’ambiance, ces derniers se révèlent vraiment plaisants à affronter. Autre grande tradition « Assassin’s Creedesque », le démantèlement d’ordre secret fait également son retour ici. Au menu, toujours une brochette de membres à dénicher puis tuer grâce à des indices jusqu’à l’élimination du grand chef. Toujours sympathique à faire, cette chasse à la société secrète est un peu gâchée par le fait que l’on devine assez facilement qui est le grand manitou derrière tout ça. Comptez entre 10 et 20 heures pour boucler l’aventure en fonction de votre envie d’écumer ou non la map.

 

Un jeu qui évolue bien

Depuis sa sortie et jusqu’à l’arrivée de ce nouveau DLC, il reste bon de signaler que AC Valhalla a évolué dans le bon sens. Quelques corrections ont été apportées sur certains aspects du gameplay, de nouvelles compétences ont fait leur apparition et Ubisoft a ajouté de nouvelles activités qui sont accessibles à tous (même si vous n’avez pas le Season Pass). On citera notamment les attaques fluviales. En gros, il s’agit de piller certains lieux se trouvant le long de différents fleuves mais avec un aspect gestion un peu plus poussé que dans les attaques d’abbayes présentes dès la sortie du jeu. Ici il faudra recruter les Jomsvikings, d’autres joueurs pour monter un équipage et piller. Mais il faudra faire attention aux rations et donc piller des fermes pour en avoir (elles servent à se soigner) avant de s’attaquer à de gros forts remplis d’ennemis au sein desquels se trouvent des richesses et des pièces d’armures. Des richesses qui serviront au retour d’un pillage afin d’améliorer certaines choses comme par exemple la caserne afin de pouvoir recruter des Jomsvikings plus puissants. Du contenu supplémentaire régulièrement mis à jour par Ubisoft par le biais de saisons et de festivals. Bien sûr, on reste dans la lignée de ce que propose le jeu depuis sa sortie et donc sur du « more of the same » mais pour ceux qui apprécient le titre, c’est toujours bon à prendre.

 


 Un Irish coffee un peu fade…
Si La Colère des Druides n’est pas désagréable à parcourir et qu’il offre un petit vent de fraîcheur… ou plutôt une légère brise, difficile pour autant de ne pas rester sur sa faim tant tout ça reste quand même très proche de ce que proposait déjà le jeu de base. De plus, tout ce qui est lié aux druides est étonnamment en retrait et la quête principale se termine de manière un peu abrupte. Les comptoirs commerciaux, seule vraie nouveauté phare, sont sympathiques quelques heures mais perdent très vite de leur intérêt une fois toutes les récompenses récupérées. Bref, tout ça est sympathique mais bien trop timide. On aurait aimé une histoire plus originale, des activités vraiment nouvelles et surtout plus de dépaysement car cette Irlande se veut un poil fade face au Vinland et surtout face aux passages plus mythologiques du jeu de base. En gros, si vous avez aimé AC Valhalla et qu’une nouvelle dose de contenu vous fait envie, allez-y. En revanche, si vous avez frôlé l’indigestion avec le jeu de base et qu’une ration supplémentaire ne vous tente vraiment pas, vous pouvez zapper sans hésitation ce premier contenu.

 

 

Post publié par Damzé le 09/08/2021 11:44

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